Infirmières libérales : “On continue de coller des pansements sur un Titanic !”

Par la Rédaction en blouse blanche :
Dans un élan de générosité typiquement gouvernementale, les ministres ont une fois de plus reçu des infirmières libérales… le temps d’un shooting photo, sourire Colgate inclus. Promesses chaleureuses, poignées de main fermes, regards compatissants : tout y était. Sauf, comme toujours, les actes.
“On vous soutient”, disent-ils.
Puis, sitôt les flashes éteints : recul, report, renvoi à une prochaine négociation, texte sabordé à l’Assemblée. Le scénario est bien rôdé, les libéraux le connaissent par cœur. Ce n’est plus du mépris, c’est une stratégie de dilution.
Mais cette fois, quelque chose a changé.
La grève est là. Silencieuse. Sourde. Réelle.
Pas de pancartes. Pas de slogans. Juste des agendas vides, des remplacements non assurés, des tournées qu’on ne prend plus. L’épuisement a dépassé la colère. À force d’être les rustines d’un système à bout, les infirmières libérales ont décidé de laisser l’air s’échapper. Et la décompression va faire du bruit.
“Les infirmières ne désertent pas. Elles survivent.”
Le message est clair. Finis les miracles, finis les sacrifices héroïques pour colmater un système qui les saigne à blanc. Les soins à domicile ? En tension. La permanence des soins ? En danger. Le maintien à domicile des patients âgés ? Fragilisé.
Et pendant que les ministres dorment encore tranquillement sur leurs coussins de promesses, la profession, elle, n’en peut plus.
Si j’étais ministre, je ne dormirais plus.
Les infirmières libérales tiennent encore le système.
Mais pour combien de temps ?